Période Caméline. L' Ennedi.

On sait de son départ ce que l'on ne sait pas de son retour. (proverbe touareg).

 

L' abri de Manda Guili. Le panneau contient sur toute sa longueur des bovins, des personnages et des chameaux montés. Archeï.

Contrairement au Sahara central où les peintures de chevaux sont apparues avant celles des chameaux et permettent de distinguer deux périodes, en Ennedi les deux phases sont regroupées et l' archéologue Gérard BAILLOUD ne considère qu' un seul étage Camélin, qui débute avec le premier millénaire de notre ère avec des oeuvres remarquables puis qui s'abâtardit progressivement et disparaît avec l' arrivée de l' Islam.

On note une nette supériorité artistique des peintures de la période caméline de l' Ennedi sur celles des étages caballin et camélins du Sahara central. Le style est resté semi-naturaliste. Les bovins sont encore nombreux, par contre les représentations de char sont absentes.

 

Chameaux au galop volant. Style de Gribi.
La région du sud-ouest de l' Ennedi, et notamment le site d'Archeï, abrite des peintures particulièrement caractéristiques et inconnues ailleurs. Il s' agit de chevaux et de chameaux généralement montés et représentés dans le style "au galop volant" (les pattes sont proches de l' horizontale).
Style de Keymena

Le chameau au "galop volant" est pratiquement une spécificité de l' Ennedi, on en connaît très peu de représentation ailleurs.

On peut distinguer deux styles différents. Le premier aime le mouvement et les combats : le style de Gribi. Les personnages ont une tête en forme de bâtonnet, avec ou sans chèche semblable à ce que l' on peut voir dans les peintures de l' époque caballine du Tassili N'Ajjer. Les hommes sont armés soit de l' arc, soit d' une très longue lance.

Le deuxième est plus statique : le style de Keymena. Les personnages ont une grosse tête ronde, le cheval est rarement figuré, les bovidés sont nombreux. Les deux styles sont contemporains.

 

Le grand abri de Archeï, au sud de la guelta. La frise comporte de nombreuses superpositions.

Les figurations très naturalistes permettent d' identifier le harnachement des bêtes ainsi que l' armementdes cavaliers et des méharistes: longue lance, bouclier, poignard de bras et baudrier croisé.

 

Outre les chars, on remarque l' absence de tifinagh et d' inscriptions libyques sur les peintures camélines de l' Ennedi. On peut penser que l' influence berbère ne s' est pas étendue jusqu'à l' Ennedi qui a toujours fait partie du bloc linguistique Nilo-Saharien. La cassure entre ces deux blocs linguistiques, Nilo-Saharien et Afro-Asiatique semble donc être très ancienne.

Camélin récent.

Le Camelin récent voit un abâtardissement de plus en plus prononcé de l' art rupestre. Les dessins des chameaux deviennent maladroits, les bovidés restent très nombreux mais la représentation est de plus en plus schématique.

L' art rupestre se termine aux environ du XVIII siècle sur des compositions très schématiques.

 

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