Les premières tombes musulmanes.

Dans l' oued Sanaka, j' ai pleuré. C' est que parfois on se retrouve tout nu, tel que l' on est, non plus le personnage mais la personne, marcheur fatigué en route vers un but inconnu. (Théodore Monod).

 

Sépulture en "margelle de puits" associée à une tombe islamique. Adrar N'Ajjer.

Les tombes en "margelle de puits".

Les dernières sépultures connues au Sahara sont les tumulus en "margelle de puits". On les appelle parfois "chouchet", terme utilisé plutôt au Maghreb, ou bien encore tighmarin, terme utilisé par les nomades Ajjer du Tassili.

Elles sont composées d' un mur de pierres circulaire ou rectangulaire évoquant effectivement une margelle de puits qui entoure un espace vide où se trouve la tombe.

Des fouilles effectuées sur ce type de sépulture dans le nord-ouest de l' Aïr par J. P. Roset et F. Paris ont montré qu' il s' agissait de tombes islamiques (corps allongés, la tête au sud avec la face regardant vers l 'est). Deux tombes ont été datées, entre 1 200 et 1 000 BP, ce qui permet de situer le moment où les populations abandonnent leurs coutumes funéraires préislamiques pour celles de l' islam. Cependant les deux coutumes ont pu cohabiter pendant quelques siècles.

 

 

Margelle de puits et tombe islamique. Ifedaniouène
Tombe islamique. Il s' agit d' une femme.

Ces sépultures en "margelle de puits" seront peu à peu abandonnées pour des tombes plus simples, plus conformes aux canons de la nouvelle religion. Elles leurs sont d' ailleurs souvent associées.

Cependant, pour des personnages exceptionnels parfois vénèrés comme des saints, on utilise encore des tombeaux qui rappelle la tradition préislamique. Le cercle de pierres qui entourait les tombeaux des souverains du néolithique continue de souligner le rang social chez les Touaregs.

La tombe islamique est caractérisée par le chahed, pierre dressée au pied du mort, deux pierres quand il s' agit d' une femme, une troisième au centre quand la défunte est morte enceinte. Quelques sépulture en " margelle de puits" possèdent un chahed, peut être rajouté a postériori afin d 'islamiser la tombe.

Souvent des poteries, brisées ou non, sont abandonnées sur la tombe. Selon un touareg de l' Aïr ces poteries sont des objets très personnels qui risqueraient de porter malheurs si elles étaient utilisées après la mort de leur propriétaire.

Cette coutume rappelle les constations faites sur des tumulus à cratères. Il pourrait s' agir de la survivance d' une tradition vieille de trois ou quatre mille ans.

Schéma d' une sépulture en margelle de puits >>

Mosquée du désert. Tamgak.

Les mosquées du désert.

Les musulmans du Sahara vont inventer une nouvelle architecture, dessinée sur le sol avec des pierres comme jadis les "cercles rituels", il s' agit de la tamesguida ou mossala, la mosquée du désert.

Ce sont des lieux de prière d' une très grande simplicité, avec une ouverture à l' ouest et un décrochement à l 'est.

Ces mosquées se retrouvent sur les peintures rupestres de la période caballine.