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Le tumulus central.
Afara. |
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Tikoubaoiune. |
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Dallage de l' espace
intérieur. Afara. |
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Monument inachevé.
Il manque l' enceinte externe. Tihodahine. |
Les monuments à couloirs et enclos
sont assez caractéristiques du Tassili N'Ajjer. J.
P. Savary dans son étude sur photo aérienne
en dénombre 158 uniquement sur le plateau du Fadnoun.
Les plus méridionaux se situent dans la région
d' Emi Lulu sur la bordure orientale du Tafassasset et ont
été étudiés par F. Paris.
Ces monuments sont tous orientés selon
un axe plus ou moins Est-Ouest matérialisé par
l' allée. Les relevés des azimuts effectués
dans le Fadnoun et la région d' Emi Lulu au Niger sont
tous compris à l' intérieur des secteurs définis
par les limites théoriques annuelles des couchers et
des levés de soleil. Une approche statistique milite
fortement en faveur de l' hypothèse selon laquelle
les monuments à couloir et enclos auraient été
systématiquement orientés sur le soleil levant
tel qu' il était observable à partir du lieu
de construction.
L' allée pourrait correspondre à
une aire de procession, lieu de rites déambulatoires,
la patine du dallage de celle du tombeau de "l aménokal"
peut le laisser penser. L' orientation vers le soleil levant
peut aussi suggérer le lien symbolique entre le mort
et l' astre renaissant.
Les fouilles effectuées à Emi
Lulu ont révélées par ailleurs des morts
tous ensevelis selon un axe Est-Ouest, la tête placée
vers l' Est. Il est par conséquent tentant de penser
à une religion qui s' exprimerait par symbolique solaire.
Les corps retrouvés lors de ces fouilles
sont tous masculins. Des tombeaux de cette importance demandent
des semaines de travail pour leur construction, on peut logiquement
penser qu' ils étaient réservés à
des personnages socialement les plus importants. De plus ils
sont souvent construits à flanc de colline et sont
ainsi visibles de très loin.
Les fouilles n' ont par contre révélé
aucun mobilier funéraire. Le mort, même socialement
important, n' emportait pas avec lui les signes de son rang
qui ne se manifestait que par l' architecture du tombeau.
Selon les datations effectuées à
Emi Lulu les monuments à couloir et enclos apparaissent
vers 6500 BP, ce qui les classe parmi les monuments les plus
anciens du Sahara. Ils pourraient être l' oeuvre des
pasteurs de la période bovidienne. L' usage de ces
monuments paraît s' arrêter vers 4000 BP.
Selon certains auteurs le tracé des
monuments à couloir et enclos symboliserait les organes
génitaux mâle et femelle. Une confirmation de
cette théorie serait l' abondance des représentations
érotiques sur les parois du Tassili.
D' autres auteurs voient dans ces tracés
la représentation du mort en position d' orant: le
tumulus principal figure la tête et l' allée
le corps.
Au delà des interprétations
hasardeuses, il suffit d' observer que ces monuments sont
construits selon un plan assez rigoureux, codification au
services de rites certainement solaires.
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