Aux confins de la Libye, du Tchad et du Soudan
vivent des nomades noirs que nous connaisont sous le nom deToubou,
terme qui désigne en fait les habitants du Tibesti
mais en langue kanembou. Cette dénomination a été
adopté par la colonisation française, elle est
maintenant admise et est passée dans l'usage. Mais
ce peuple ne se donne pas ce nom d'ensemble et n'éprouve
pas clairement le sentiment de former une communauté
aussi vaste. A la rigueur ils reconnaissent certains grands
groupes : les Tédas dans le Nord, les Dazas
dans le Sud. Ils écartent les Bideyat et les
Zaghawa qu'ils considèrent comme des étrangers
mais qui leur sont apparentés, et sont très
proches d'eux.
L'Ennedi est l'une des dernière région
du monde a avoir été visitée par les
européens et aussi l'une des dernière du Sahara
à avoir été islamisée.
Les populations de l'Ennedi appartiennent
à deux groupes principaux, distincts par leur langue.
Le groupe "Teda-Daza" rassemble
les populations qui parlent soit le tedaga soit le dazaga.
Au sens strict le terme teda désigne les habitants
du Tibesti, cependant ceux-ci ont essaimé vers les
régions périphériques comme l'Ennedi
ou les oasis du Djado au Niger. Le dazaga n'est pas uniquement
la langue du groupe Daza, mais de bien d'autres groupes voisins
rassemblés sous le terme arabe de Gorane. Si
les Teda sont des éleveurs de chameaux, les Deza proprement
dit sont plutôt des éleveurs de vaches, mais
de nombreux Gorane élèvent aussi des
chameaux
Le groupe "Béri". Ce sont
des éleveurs semi-nomades qui vivent à cheval
sur la frontière Tchado-soudanaise. Ils parlent le
beria et sont en général désignés
sous les deux noms que leur donnent les Arabes: "Zaghawa"
et "Bideyat".
Les "Zaghawa" sont des éleveurs
de vaches et vivent plus au sud. Ils fréquentent rarement
l'Ennedi.
Les "Bidéyat" ou Ana
sont considérés comme les vrais habitants de
l'Ennedi. Ils se livrent uniquement à l'élevage
et possède une belle race de chameaux. Leurs troupeaux
pâturent jusqu'à 200 km du massif sous la garde
de jeunes garçons qui ne vivent que de lait de chamelle
et reste parfois plusieurs mois dans l'isolement absolu. Les
Bideyat se divisent en deux groupes : les Bilia
qui habitent dans la partie sud-est de l'Ennedi et les Borogats
qui vivent essentiellement sur la bordure sud-ouest (région
de Fada) mais fréquentent aussi l'intérieur
du massif.
Plusieurs clans Borogats, notamment
les Sara n'ont pas d'origine extérieure connue
et peuvent être considérés comme autochtones
et appartenir au même fond que les plus vieux clans
Teda.
V siècle avant J.C. les Troglodytes
Ethiopiens étaient décrits par Hérodote
comme des hommes noirs, habitants des rochers, les plus rapides
de tous à la course avec un langage qui semble formé
de cris aigus. Beaucoup les considèrent comme les ancêtres
des Toubous. Ils parlent une langue appartenant à la
famille nilo-saharienne et sont très vraisemblablement
les descendants des bovidiens de la Préhistoire qui
ont su résister au désert et se sont adaptés.
La société Toubou est basée
sur le système des clans. Le clan ne constitue pas
une cellule sociale ou politique cohérente. Il ne se
réunit pratiquement jamais. Ses membres sont tous égaux
entre eux et chacun ne doit d'égards qu'à ses
descendants directs. Le clan toubou est un ensemble d'hommes
et de femmes libres et indépendants, dispersés
dans l'espace, mais unis par le sang. Ce qui fait le clan
c'est d'abord l'ancêtre commun à tous les membres.
Les signes caractéristiques du clan sont : le nom,
le surnom, le blason ou une marque, une légende qui
en résume l'origine ou l'histoire |